Taichi basics : à l'usage du pratiquant

Ji Ben Gong en images et vidéos avec Chen Xi Peng et Chen Xuejiao

    Le taichi de l'école Chen trouve ses fondations dans une série de mouvements codifiés, en apparence minimalistes, appelés Ji Ben Gong (signifie : techniques de base).

Maîtriser ces premiers mouvements permet d'apprendre et de comprendre les mouvements plus complexes que l'on retrouve dans les enchaînements mais aussi dans le travail à deux, dit tuishou (poussée des mains).

Les Ji Ben Gong sont au taichi ce que sont les gammes pour le musicien, par la répétition ils éduquent le corps aux bonnes postures, garantie d'un bon apprentissage. Exécuter chaque exercice au minimum 20 fois.

Échauffement

Mabu : la posture du cavalier

Jambes en arrondi, genoux pressant vers l'extérieur, bassin relâché pour pouvoir s'asseoir dans le vide, épaules relâchées, bras comme encerclant un tronc d'arbre, coudes plantés vers le sol, nuque droite tête étirée vers le ciel, souffle concentré dans la partie abdominale. Les orteils sont comme agrippés au sol, tels des serres. Cette posture, que l'on retrouve dans de nombreux kung-fu, est très importante car elle est présente dans tous les mouvements qui vont découler de l'apprentissage du style Chen.

Dan Yun Shou : mouvement vers l'extérieur à une main (main nuage)

 

Quelques détails importants :
* Le poignet relâché initie un léger mouvement circulaire en relation avec le vissage des hanches pour amorcer l'exercice.
* Le bassin entraîne le haut du corps, les transferts d'appuis se font grâce à la rotation du bassin (le tronc reste au milieu, il n'oscille pas d'un pied sur l'autre).
* Lorsque la main revient au milieu, mes jambes reprennent la posture du cavalier.
* La main pare un coup de poing au niveau du visage, la suivre du regard oblige le pratiquant à tourner la taille du bon côté.
* Lorsque la main descend, éviter de la suivre du regard sous peine alors de se pencher vers le sol et devenir ainsi vulnérable.
* Lorsque la main descend, je plie les jambes, je ferme le coude pour vider mes poumons.
* Quand la main remonte et passe devant le visage, j'évite de me redresser, car je perdrais ainsi mon encrage (le fait d'inspirer entraine une expansion naturelle du corps).

Dan Yun Shou : mouvement vers l'intérieur (main nuage)

*  Relâcher les hanches pour faciliter leur rotation.
* Utiliser le tranchant de la main pour guider l'action.
* Le tranchant de la main remonte dans l'axe du genou.

* Lorsque la main arrive à hauteur d'épaule, relâcher l'épaule pour changer l'orientation du bras et tourner le poignet (en vue d'une clef de bras ou kina).

* Le bras dessine un cercle vers l'intérieur et plie en se rapprochant de l'autre épaule (soit pour effacer le coude face à une tentative de clef de l'adversaire comme sur la photo ci-dessous, soit pour chercher sa nuque et lui mettre un coup de genou).

* Laisser faire la gravité, la main tranche dans le creux des cuisses et remonte dans l'axe du genou...
* L'autre bras n'est pas passif : ouverture et fermeture du coude pour aider le travail d'inspiration et d'expiration des poumons.
* Le vissage et dévissage des hanches, de même que ces mouvements de pression et d'expansion de la cage thoracique permettent de dégager plus de puissance.

Yun Shou : mouvoir les mains comme des nuages (out)

* Mêmes principes qu'à une main.
* Les hanches dessinent des 8 sur le plan horizontal mais aussi vertical (effet de balancier).
* Lorsque les bras poussent vers l'extérieur, chercher l'amplitude maximale du mouvement (les bras ne sont pas cassés ni en totale extension).
* Les bras forment un léger arrondi.

Yun Shou : mouvoir les mains comme des nuages (in)

Mêmes principes qu'à une main : la rotation des hanches crée une sorte de mouvement universel (les hanches vissent et dévissent), s'enfoncer dans le sol dans les rotations du bassin...

Peng Lu : tirer et pousser en un mouvement circulaire 

 

 

* Dans un premier temps, pour garder les paumes en vis-à-vis, imaginer tenir un ballon pour guider la rotation des poignets.
* Les mains passent devant le visage et redescendent niveau abdominal bas-ventre.
* Une fois aguerri, l'espacement des deux mains correspond en réalité à une saisie poignet coude
* Les mains qui descendent tirent l'adversaire vers le sol (Lu), les mains qui poussent exécutent une clef de bras (Kina).
* Quand les mains montent pour aller passer devant le visage, bien relâcher les épaules pour faciliter le changement d'orientation.
* Travail habituel de vissage et dévissage des hanches.

Peng : poussées des deux mains

* Les mains exécutent une petite rotation en même temps que les hanches... du côté opposé où je veux lancer mon action : petit vissage dans un sens pour aller dévisser dans l'autre sens.
* La poussée se fait dans l'axe du genou, l'idée c'est de pousser vers le centre de l'adversaire pour le déséquilibrer.

Peng Lu Ji An : pousser, tirer, presser, reposer

Mouvement associés à un déplacement de biais vers l'avant, contact premier au sol du talon gauche. Conclusion de chaque série de quatre mouvements en mabu.

Coup de poing canon

* La rotation des poignets (comme pour saisir et tirer le poignet de l'adversaire) est connectée avec le vissage des hanches en préparation de frappe.
* Mes hanches dévissent dans l'autre sens, mon buste s'oriente alors de profil si bien que je peux porter mon coup plus loin qu'en étant de face (comme pour un coup de poing classique).
* Coup de poing d'un bras, coup de coude de l'autre.
* Contracter les muscles au moment final de l'impact tout en expulsant l'air.
* Aussitôt frappé, relâcher les épaules et muscles, aller dans le sol en vissant les hanches pour préparer la frappe de l'autre côté lors du dévissage.
* Lors du coup, la jambe arrière se tend, pareille à la corde de l'arc lorsque la flèche est décochée.
* Toujours un passage des jambes en mabu lors du transfert d'un appui sur l'autre.

Coup de poing canon, avec déplacements

 

Vidéo de synthèse de toutes ces techniques : ces séquences (excepté la dernière) ont été filmées à Xi'an en décembre 2014, à l'occasion de mon séjour en Chine :